mardi 19 mai 2009

Elle m'a dit d'aller siffler là haut



Il faut que j'arrête Brel au moins jusqu'à la fin de cette semaine, je ne sais plus vraiment ce que je veux, ni le réel sens de mes choix.


Allez, faisons la fête.

Nous sommes dans une étrange position,
Sans larmes mais les yeux rouges,
Avec nous, des mélodies et la nuit,
Comme seule compagnie.

Cette nuit qui nous aime, qui nous prend.
Les capuches voilent nos voix,
Nos discours frissonnent eux mêmes de leur légèreté,
L'herbe est trempée, plus loin, leur mascara a coulé.

On a envie de sourire, de sourire.
Et sans toucher nos cheveux, à peine,
Le soleil nous éveille.
Le soleil est la pire saloperie existante,
Par lui seul nous contemplons notre vie aliénante.

Et tout recommence.
Les yeux redeviennent bleus ou bien vert,
La tête bourdonne, même nos sens nous abandonnent.

Mais s'il fallait choisir,
Nous y retournerions chaque jour.

We'll be back in the forest,
Back in the forest.





Arthur&Charlie

lundi 18 mai 2009

« On est tous dans le même pétrin et on nage ensemble dans la même galère. La question est : Veut-on vraiment en sortir ? »

III


Sacha est intelligent mais l’éducation généraliste d’aujourd’hui n’est pas faite pour lui.


Il est incapable de se mettre en concurrence avec qui que ce soit et est tout aussi impuissant envers les multiples sarcasmes lycéens.

Il est de ceux qui pensent que leur vie est entre leurs mains et qu’ils n’ont besoin de personne pour la mener à profit.

Pourtant il n’en est rien.


La nostalgie du temps qui passe habite ses pensées (comme dans le Pont Mirabeau d’Apollinaire ), sa jeunesse s’envole et il ne peut rien y faire, juste le sentir au creux de l’estomac, comme un poids plus lourd chaque jour, et dont on ne peut se débarrasser.


Il est aussi de ceux qui critiquent le monde dans lequel ils vivent mais qui ne font rien personnellement pour le changer.


Sa philosophie ?


« Comment un homme peut-il changer le cours du monde à lui seul ? »


Mais il y en a eu des hommes comme cela !

(Bon c’étaient le plus souvent des pourris c’est vrai.)


Sacha est ce mec qui crache sur le président, méprise la misère, bonifie le communisme et pisse sur l’éducation.


(Il n'avait pourtant ni les dreads, ni les poux, ni le baggy et ni l'odeur.)


Non lui c'était:


PINK FLOYD PINK FLOYD!






NB: (Heureusement que Charlie et Rosie ont toujours prôné l'anonymat, oh douce liberté que nous offre notre "marching powder"... You make us cry but we love you.)




Charlie

dimanche 17 mai 2009

Quizas, Quizas


J'ai 18 ans.
Oui c'est con je les ai depuis quelques mois. Mais là, une grosse révélation, un uppercut qui te fait vaciller.
Ouais j'ai 18 ans.
Et d'un coup, tu réalises. Oui j'ai joué au con . Mais pourquoi j'ai fait çà ? Putain j'ai perdu beaucoup de temps avec mes conneries.
Çà te fait mal un peu mal, tu ne sais plus trop qui tu es.
Mais c'est quoi 18 ans ? Un âge, une année de plus. Plutôt un stimulus qui te fait prendre conscience que tu n'es plus un enfant.
Un bilan , aussi tôt, c'est triste. Mais là ,oui, j'ai grandis.

Rosie

dimanche 10 mai 2009

«C’était la frontière à passer pour devenir adulte. J’étais vraiment con à 16 ans».


II


FUCK.

Il n’y a rien de pire que d’être réveillé en plein rêve.

Surtout quand ce dernier est subtil, enfin du moins, il te fait drôlement de bien au moral ce rêve, ou cauchemar peu importe ; de toute manière ça se rejoint.





Je ne suis plus là, je voyage, loin, assez loin même…

Enfin de toute façon, on m’a réveillé donc c’est fini.



J’ai reçu trois messages cette nuit :

Claire : Réponds moi… → Ca me fait sourire.

Orange Info : Votre compte… → Pas intéressant.

Raph : Tu ne viens pas en cours ? → Merde.


Le temps d’enfiler le polo Fred Perry froissé, le Levi's déchiré et mes célèbres Converse dégueulasses, je me coiffe dans le bus 505 car je n’ai plus les cheveux longs depuis mon dépucelage romantique.

J’espère malgré tout au fond de moi que la barbe, les yeux rouges et la forte odeur de café, et bien, que tout cela passera inaperçu devant mes meilleurs amis pour la vie :

Les profs.


En attendant, sur la route, à côté du gros mec à côte de moi qui transpire comme jamais, j’en profite pour regarder le paysage.

Il fait beau à Bourges aujourd’hui, c’est bizarre.

J’aurais dû prendre le train et partir sur la côte avec ma guitare tiens…

C’est follement inspirant la côte ensablée sous le soleil, les vagues, l’air salin et les premières jupes à fleurs qui apparaissent...


TERMINUS DESCENDEZ DU BUS.


Je suis à cinq minutes du lycée, autrement dit j’ai largement le temps de griller une Lucky et de terminer l’écoute de la chanson en cours : Us de Regina Spektor.

Je tourne la tête et aperçoit un mendiant qui chante en grimaçant : Pas d’argent, sept enfants à nourrir, yé soui yougoslave.


J’augmente le volume.


A ma gauche, un mec tend soixante euros cash à un fournisseur de survêtement Adidas « agrégé », le tout sous les yeux du pseudo Yougoslave qui rechante sa poésie, mais le cœur n’y est plus.

Et le mien d’ailleurs ?


J’écrase ma cigarette.


Bon je frappe ou je ne frappe pas ?


Je frappe.

-« Bonjour, désolé, problème de bus.

(Inutile de faire une phrase, ça les énerve plus qu’autre chose)

- De bus tu dis ?

- Oui.

(J’avais sorti l’excuse type du lycéen, qui n’était vérifié qu’une fois sur 10 paradoxalement)

-Bon à ta place.


Je m’assieds à côté de Julie et enlève mon sac en bandoulière, mon briquet tombe et elle me le ramasse gentiment.



-« On ne t’as jamais dit de porter des jeans plus serré au niveau de la taille, on voit tout tu sais… que je lui dis.

-Ta gueule Sacha. »


Julie c’est la jolie blonde qui me hantait quand j’avais 16 ans, maintenant elle était d’une gentillesse extrême, si bien que je la considérais comme ma meilleure amie, tout simplement.



(Elle avait dû tomber amoureuse elle aussi.)




Charlie