mercredi 17 mars 2010

DANCE WITH ME




Nous sommes toujours en boite.

Je discute langoureusement avec Eva au bar, quand mon portable sonne.
J'entends un ami au bout du fil et je lui demande où il se trouve, car je ne perçois en fond sonore, que le bruit étouffé des basses de Poker Face de ma bien aimée, de ma muse même, ça sonne plus juste : Lady Gaga.

Et lui, dans un souffle, me répond qu'il est aux toilettes et qu'il ne peut pas passer à l'acte (...) car il ne connaît pas la fille et qu'il n'a pas de préservatif.
Il me supplie mon ami, même qu'il se montre assez convaincant pour que je décroche un peu mes yeux des pupilles brillantes d'Eva et que j'aille non sans réticence, non sans flemme conséquente, lui porter secours.

Alors moi évidemment, je quitte ma douce en pleurs vous pensez, effondré, je lui demande de réserver ma place, ainsi elle met une fraise tagada sur mon emplacement comme pour marquer son territoire, et là, j'ai subitement envie de l'embrasser parce qu'elle est trop mignonne, mais je me dis dans ma tête qu'elle est ivre et moi aussi, alors je ne fais rien (je suis une merde).

Eva, c'est la barwoman complètement saoule qui te fait des cocktails débordant de désir et de sexe alcoolisé, le sexe de soirée sucré, multicolore et acidulé vous voyez ce que je veux dire ? Oui un peu comme un bonbon arlequin voilà !

Putain, je me fais quand même doucement mais sûrement saouler par une fille experte en dosage de cocktail, alors mon orgueil en prend un petit coup au passage c'est certain...

Je me dirige vers les toilettes d'un pas lourd et, arrivé à destination, je glisse à mon ami le précieux objet sous la porte, mon pote sort de son abri et m'embrasse fou de joie, et sa copine aussi, si bien que je suis tout rouge de rouge à lèvres alors je me frotte vigoureusement devant la glace sale, grasse et fissurée, pour qu'Eva ne soit surtout pas jalouse à mon retour.

Je leur demande d'attendre un peu avant de s'exciter dans la cabine javellisée, parce que j'écris EVA dans l'urinoir en étant super concentré, vous savez avec la langue légèrement retroussée sur un coin des lèvres, et même que je peux l'écrire plusieurs fois son jolie prénom parce que j'ai beaucoup bu et puis ça m'amuse un peu aussi.

Vous pensez que si Eva apprend que j'écris son prénom avec mon urine, elle va craquer pour moi ?

Merde je suis pitoyable ce soir, même que je commence à me dévisager en effleurant mes joues barbues : J'ai des yeux de cocker coké, et des joues de castor récemment opéré des dents de sagesse.
Je suis vraiment très alcoolisé.
Je pense alors tout fort : «Coco Cocker Coké Coca Cocu Cocasse...».

«Sacha ta gueule !»

Je reste bloqué à «Coquille» et en décide d'en rester là.

Au bout d'un moment, à trop faire patienter les deux amoureux, j'entends leurs premiers gémissements alors je retourne illico sur le Dancefloor.

Le DJ commence à me les briser sévère ce soir à passer de la grosse daube commerciale, il m'a habitué à mieux.
Par contre son hommage à Michael Jackson était touchant, j'avais une petite larme bleue comme mes yeux, et qui coulait doucement, tendrement le long de mes joues et finissait sa course dans mon verre.

Devant mon Mojito, je croise les doigts pour qu'il me passe autre chose que Cascada, je prie très fort, je prie très très très fort !

Et c'est sur Discobitch que je finis par prendre mon pied, comme ça, d'un coup, c'était bon, orgasmique, et ce sans simuler, je ne suis pas une fille après tout.

Ouais, sans simuler.





Aucun commentaire: